Laventie, une gare de cinquième classe.

Le train de desserte Le trafic marchandises Le train de voyageurs La halle à marchandises
La bâtiment voyageurs La ligne Armentières-Berguette La gare aujourd'hui

Au milieu des années cinquante, Laventie est une petite gare sur la ligne à voie unique Armentières-Berguette de la région Nord

La gare dans son état actuel, façade publique.

L'espacement et le croisement des trains est régi par le cantonnement téléphonique assisté de cloches électriques. Peu de trafic : un aller retour d'un train de voyageurs omnibus Lille-Berguette assuré par une rame réversible banlieue Nord tirée par une 141TC et le train de desserte Lille Délivrance-Merville et retour. Le train de voyageurs circule tous les jours, avec une fréquentation importante en semaine de gens allant travailler vers Armentières et surtout Lille. Le train de desserte (tiré par une 040D Nord), circulant les jours de semaine, est tributaire du trafic généré par les activités agricoles : blé, pommes de terre, petits pois, engrais, machines agricoles, bestiaux... En gare de Laventie, travaillent de gros clients de la SNCF : expéditeurs de pommes de terre, coopérative agricole... (un expéditeur de pommes de terre a même un court embranchement côté Armentières); une distillerie de pommes de terre de La Gorgue avait son embranchement arrivant en gare côté Merville (je l'ai même connu desservi par sa propre locmotive une petite 020T, l'activité s'est interrompue dans les années cinquante). Enfin il ne faut pas oublier le trafic important des colis généré par les nombreux ateliers de chaussures situés dans le village. 

Le plan de voie est le témoin d'une activité passée florissante. En 1955, la voie 2 ne sert quasiment plus, je n'ai connu qu'un croisement en gare entre le train de desserte du matin et un train de pélerins. Les voies de garage de longueur importante sont utilisées périodiquement au stockage de nombreux wagons couverts qui passent plusieurs semaines en gare. A cette époque, il y a pratiquement autant d'activité à la réception qu'à l'expédition. J'ai même vu le train de voyageurs laisser, un soir, un wagon de bestiaux, (phénomène assez rare sur le Nord où on ne connaissait pas le train MV (marchandises-voyageurs) !

Le personnel comprend quatre cheminots : le chef de gare, un facteur-mixte, un facteur enregistrant et un homme d'équipe. Le chef de gare a toutes les casquettes : il partage avec le facteur mixte les tâches relevant de la sécurité, cantonnement téléphonique, gestion des cloches, tenue des regitres, relations télphoniques avec les gares encadrantes, la responsabilité des manoeuvres du train de desserte, la réception et l'expédition des trains de voyageurs. Naturellement il avait un important travail de bureau, statistiques, vérifications, etc... Il ne faut pas oublier, quand cet agent est seul, la manoeuvre des barrières roulante du PN au bout du quai côté Armentières. Le facteur enregistrant a une activité de gestion, d'écriture et de comptabilité, d'enregistrement des colis; il s'occupe de l'accueil en gare quand il y est seul. Quand à l'homme d'équipe, il est à la fois, lampiste, atteleur, graisseur d'aiguillages, manutentionaires des colis; il procède au nettoyage sommaire des wagons vides, au pliage des bâches qui avaient abrité les chargements; il est homme de ménage pour les locaux, jardinier pour les abords...

En octobre 1958, après la fermeture aux voyageurs, le poste du facteur mixte est supprimé, puisque la gare ne sera plus ouverte que de 8h à 18h, alors qu'auparavant, elle était ouverte pour le premier train qui passait à 6h30 et fermée après le passage du dernier à 19h15. Il y eut épisodiquement un élève exploitation en stage. 

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