Le train de desserte.

Quand la gare précédente a annoncé son départ, branle-bas de combat en gare : le chef de gare enfile une veste plus usagée, l'homme d'équipe saute sur le vélo de la gare et muni des clefs va dévérouiller les aiguillages qui seront utilisés; quand le train entre en gare, la composition a été communiquée par téléphone et les wagons à laisser en gare sont en tête. L'homme d'équipe dételle et la 040D tire sa rame raccourcie jusqu'au bout de la gare côté Merville avec le chef de gare transformé en chef de manoeuvre accroché à un marchepied : si le temps manque, le ou les wagons à garer sont dételés, l'aiguillage fait, la 040D recule nerveusement sur quelques mètres en quelques coups d'échappement rageur, puis s'arrête : les wagons sont lancés, l'homme d'équipe place un sabot à l'endroit où il veut les stopper; la roue arrive sur le sabot, se cale et rippe sur plusieurs mètres avant d'arrêter sa course. Pendant ce temps, la locomotive a déjà reculé et laissé un wagon sur une autre voie, sous la halle ou le long du quai de marchandises. Parfois, il faut « ranger » les voies de débord : des wagons vides qui repartiront le soir sont placés sur une voie le long de la halle où ils y seront repris. Le train est reformé, un peu raccourci, l'équipe de la locomotive s'affaire pour remonter la pression et si l'horloge le permet, toute l'équipe de manoeuvre va se désaltérer au café de la gare.

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