Nous avons fait un beau voyage !

 

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L'Office de Tourisme de Montauban organise traditionnellement un voyage en train lors du week-end de la Pentecôte; cette année le but de ce voyage de trois jours était Colmar, l'Alsace.

 

Samedi 18 mai 2002, nous partons de Valence d'Agen à 6h32 dans un TER (Z2 double) tagué jusqu'aux vitres, vide de voyageurs, un seul montera à Castelsarrasin.

En gare de Montauban, le train spécial nous attend sur le même quai, six voitures : une voiture mixte fourgon, une A10 tu une B11 tu, une voiture snack disco bar, 3 B11tu, une Sybic, la BB 26052 du dépôt de Villeneuve. Six voitures, 250t, la Sybic ne devrait pas trop peiner à nous tirer ! Le train n'est pas complet, les voyageurs sont des habitués de ce voyage et se retrouvent avec plaisir ; une bonne partie des participants sont des amateurs de chemin de fer.

Départ fixé à 7h23, la locomotive s'accroche au train, problème de raccord de frein, assez vite résolu, mais ... trois trains nous passent devant : deux trains porte containers et le Quimper Toulouse. Nous démarrons avec 20 min de retard, des gros travaux de renouvellement de voies entre Montauban et Toulouse portent ce retard à 30min à Toulouse ! Pour couronner le tout, l'organisateur du voyage nous annonce au micro que le conducteur est un élève conducteur limité à 120 km/h jusqu'à Nîmes !!!!! (Bravo la SNCF pour un train V160 !)

Notre train en gare de Nîmes

La Sybic BB 26052 à Nîmes : le conducteur de relève attend pour prendre son poste.

 

Le temps n'est pas terrible, il pleut même le long de la Méditerranée. Beaucoup de trains et de TGV entre Narbonne et Nîmes. A Narbonne, nous nous arrêtons à côté d'un Thalys PBA, sûrement un train spécial. Nous arrivons à Nîmes à 11h20 au lieu de 10h47 ! Je descends sur le quai, pendant l'échange de conducteurs, pour photographier la locomotive et sa plaque de baptême de Saint-Dizier.

Le train redémarre très vite et après la gare caractéristique en Y de Tarascon, nous entrons sur la ligne impériale où la vitesse peut enfin atteindre 160 km/h ! Mais notre fierté est vite douchée, après Lapalud, quand sur notre droite un TGV , roulant sur la ligne à grande vitesse Méditerranée (LGV Med), nous double en nous laissant sur place. On nous sert les plateaux repas à notre place après Valence ; nous arrivons à 13h30 à St Vallier sur Rhône à mi-chemin entre Valence et Lyon où le train devait s'arrêter presque une heure pour le repas : l'arrêt est limité et nous redémarrons à 13h54. Nous avons quand même pu faire quelques pas sur les bords du Rhône. Nous admirons au passage, en arrivant sur Lyon, le très beau couloir de la chimie, les magnifiques embouteillages sur l'autoroute et nous arrivons à Lyon Part Dieu à 14h33, à l'heure !

Changement de conducteur (le troisième !) ; nous en profitons pour nous dégourdir les jambes sur le quai. Les ferrovipathes, eux, photographient la locomotive sous toutes les coutures. Lyon Part Dieu est une gare immense avec un trafic incessant ! On ne s'étonne pas qu'il y ait une telle pagaille dès qu'un grain de sable se glisse dans cette "machine" !

Un Strasbourg-Lyon, tiré par une BB 22 200 démarre quelques minutes avant nous : il va nous ouvrir la voie. Départ de Lyon à 14h56, direction Ambérieu, puis Bourg en Bresse, Lons le Saunier où nous arrêtons 23 min : mais il pleut, nous sortons simplement sur la place de la gare. Ensuite, Mouchard (qui est une gare du même type que Tarascon) , Besançon. Après cette gare, nous suivons jusqu'à Belfort la belle vallée du Doubs.

A Belfort, rebroussement, alors qu'il y a un raccordement direct pour Mulhouse. Mystère... Le chef de service interrogé ne sait que répondre. Ou c'est simplement pour changer de conducteur ? Les ferrovipathes filment avec passion la manœuvre, ainsi qu'un tronçon de TGV Duplex sans ses motrices sur les voies devant la gare : il sort d'usine ; je frémis à l'idée d'un garage d'une telle rame à Toulouse : elle serait taguée en 24 h . L'accompagnateur SNCF, que je connaissais car ayant déjà fait des voyages scolaires avec lui, m'a raconté qu'à Toulouse, un tagueur avait peint les pantographes d'une machine, l'inconscient ! Un autre les voûtes d'un petit tunnel en sortie de gare : tout le monde se demande comment il(s) a (on) fait ! D'ailleurs tout au long du voyage, c'est incroyable le nombre de trains défigurés par les tags, les rames taguées, rouillées, aux vitres cassée, abandonnées sur des faisceaux de voies, à Sète par exemple. Mauvaise image pour la SNCF !

 

Le reste du voyage n'est qu'une formalité, arrêt à Mulhouse où une partie du groupe descend, et en contournant Mulhouse par le raccordement de Wanne (pour éviter un nouveau rebroussement) et le triage, nous filons vers Colmar où nous arrivons à 20h35 après 13h de voyage et 1050 km !!!!! Nous sommes quand même assez fatigués !

 

Lundi 20 mai, départ à 8h05 de Colmar ; l'accompagnateur SNCF était en colère car le train qu'il croyait pouvoir surveiller du coin de l'œil à Colmar (beaucoup de matériel dans la voiture bar) était parti en garage à Strasbourg car il n'y a pas d'atteleurs à Colmar !

Toujours la même rame, avec encore une Sybic, la 26147 de Dijon. Avant Mulhouse et son triage, juste après la gare de Lutterbach, nous apercevons le musée des chemins de fer qui a été visité par le groupe descendu à Mulhouse. Nous reprenons le deuxième groupe à Mulhouse et nous nous retrouvons à Belfort où se rejoue la même comédie du rebroussement. Le tronçon de TGV Duplex est toujours là, sans un tag !!! Dans le triangle des voies à l'entrée de Belfort, au milieu des Sybic et des 22200, une 72000 est en train de chauffer : une épaisse fumée bleue s'élève ; en voyant ce panache, on comprend les riverains du dépôt de La Villette qui ont obtenu leur exil vers Noisy...

La 26147 manœuvre pour changer de sens.

Un tronçon de Duplex qui est arrivé d'Aytré, attend à Belfort ses motrices.

 

L'arrêt suivant est Besançon où le train charge les plateaux repas préparés par un traiteur de cette ville. Nous bifurquons vers Dole, Dijon.... Paysage monotone, sans grand intérêt... Nous arrivons à l'heure à Dijon à 11h14. Certains en profitent pour aller faire un tout petit tour rapide en ville (26 min d'arrêt). Nous rebroussons chemin avec une 72000 livrée Fret, la 472083 de Nevers qui vient s'atteler à notre train avec le sifflement caractéristique de ces grosses locomotives diesel. Partis à 11h40 de Dijon nous filons vers Lyon : sur la droite, tous les villages des grands crus de Bourgogne défilent : Gevrey-Chambertin, Vougeot, Vosne Romanée et Nuit st Georges !!!!! Nous arrêtons sur une voie d'évitement à Beaune à 12h05, un groupe va visiter les caves d'une célèbre maison de vins, les autres déjeunent et vont visiter la vieille ville de Beaune envahie de touristes.

La gare de Beaune à l'architecture originale

La 472083 tourne au ralenti en attendant ses voyageurs.

 

Après le repas, départ à 14h05, la 72000 fait entendre son "doux" chant accompagné d'une épaisse fumée lors des montées en régime : je profite bien du son, notre voiture est en tête ! Très vite par une courbe serrée à gauche puis un passage inférieur sous la ligne impériale, nous nous dirigeons vers Montchanin : on aperçoit sur les voies de garage les engins spécialisés à l'entretien de la LGV et un couple de BB 67200 pour aller au secours des TGV. J'ai retrouvé sur cette ligne le charme désuet des lignes de mon enfance avec les cohortes de poteaux téléphoniques le long des voies, les gares aux plans de voies immenses et déserts, les petits passages à niveau non gardés... Les points singuliers où le train doit ralentir sont nombreux, mais les reprises accompagnées du son aigu du diesel sont nerveuses. A 16h, j'aperçois dans les faubourgs d'une ville le panneau d'agglomération "Nevers", je parcours des yeux l'avis général de train que possède chaque participant au voyage : nous devrions arriver à Nevers à 16h13 ! Le train s'immobilise en gare à 16h02. Nous descendons sur le quai ; le chef de service nous annonce que nous repartons dans deux minutes : nous lui répondons que d'après l'avis général de train le départ est fixé à 16h15. Il est étonné, d'éloigne sans répondre, et part demander confirmation par sa radio. Un mécano descend de la locomotive (ils étaient deux) : nous lui faisons remarquer qu'ils ont bien roulés ; il répond que non, mais que la rame est légère et la marche tracée pour une 67400. Quand même 10 min en 2h c'est pas mal !

A Bourges, nous retrouvons la caténaire 1500 V et Vierzon est atteint à 17h17. La 72000 nous quitte car nous rebroussons de nouveau à Vierzon, une BB9200 en livrée Fret (décidément !) se met en tête et nous nous retrouvons en queue !

Partis à 17h37, il ne faudra que 29min à la 9200 pour nous amener à Châteauroux que nous traversons à 160 km/h. Puis les premiers contreforts du Massif Central nous ralentissent un peu. Fin de week-end de Pentecôte, nous croisons, dans un claquement sec des vitrages, de nombreux trains qui remontent vers Paris.

Un arrêt technique à Limoges de 4 min pour changer de mécanicien (le quatrième !) et nous filons à nouveau plein sud. Entre Uzerche et Alassac, nous sautons d'un bord à l'autre de la voiture pour surprendre la rivière Vézère qui se faufile le long de la voie dans un défilé étroit ponctué de nombreux tunnels assez courts (marqués au fronton 1891 ou 1892). Dans cette portion de ligne, les courbes sont tellement serrées que nous voyons de la voiture de queue la locomotive et la première voiture (rayon minimal : 450 m) . Puis notre train arrive dans une belle dépression où s'étale la ville et le nœud ferroviaire de Brive La Gaillarde.

Nous nous réveillons à nouveau à Souillac où la voie passe sur de nombreux viaducs en courbe au-dessus de la vallée de la Dordogne : un panorama toujours superbe à admirer ! Puis ce sera le premier arrêt à Cahors pour laisser des participants (des vandales ont tagué l'avant de la "Caravelle" de l'association Quercy-Rail), puis une longue descente vers Caussade et enfin Montauban à 22h10. Nous avons parcouru 1108 km en 14h05 !

 

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